Profils paysans
Raymond Depardon
Depardon entreprend un long voyage cinématographique pour suivre l'évolution de la vie agricole en moyenne montagne.
Profils paysans: L'approche
PROFILS PAYSANS: L'APPROCHE. Un long travelling sur une route d’automne. Les frondaisons des arbres se teintent d’or et de pourpre. En voix off, Raymond Depardon explique: «Nous avons rendez-vous dans des petites exploitations agricoles sans histoires. Paysans – retraités, célibataires ou couples modestes –, ils sont trop souvent oubliés. Ce film est consacré à l’approche, notre approche, de ces fermes et de ces habitants. Nous allons revenir sur plusieurs années, pour suivre l’évolution de ces exploitations de moyenne montagne. Ils continuent pour la plupart à travailler et à vivre dans leur propre ferme, souvent jusqu’à la fin de leur vie. De jeunes agriculteurs diplômés recherchent des fermes à exploiter, ils sont peu nombreux, ils veulent vivre dans ces montagnes.»
Tout est dit. Du moins, l’intention première. Cependant, tout reste à voir. Dans un premier temps, la caméra s’installe, captant, tel un rituel silencieux, le petit-déjeuner de Louis Brès, de Raymond et Marcel Privat, d’Alain et Monique Rouvière, agriculteurs de la Lozère, puis de Paul Argaud, petit exploitant de la Haute-Loire. Car il s’agit de demeurer avec, de prendre le temps. Luxe infini et rare qui permet de mieux saisir la mesure d’une vie, de son aurore à son crépuscule. Temps qui permet de s’apprivoiser, mutuellement. Aussi bien pour le cinéaste et ses personnages, que pour le spectateur et ce monde finalement méconnu. Les bilans, les chiffres, c’est pour plus tard.
Bien sûr, la situation sociale, les échanges économiques sont là, mais appréhendés autrement. Que ce soit l’art de négocier un veau, comme dans cette scène où s’opposent avec ardeur vendeur et acheteur. Si elle rappelle le dispositif de DELITS FLAGRANTS (caméra sur pied et filmage sans coupe), elle tient de Pagnol par son comique, avec joute verbale et gestuelle incontournable, même si elle n’élude pas les rapports de force — ici guère favorables à l’exploitant. Ou qu’il s’agisse de la transmission d’une exploitation à de jeunes fermiers qui repeuplent, bon an, mal an, des fermes et des étables qui se vident. Et l’on pressent aussi la misère qui guette, qui étreint telle ou telle famille. Enfin, la mort qui rôde. Mais ici, tout est dans l’approche offerte, le temps que s’est donné le cinéaste; dans ces silences conquis, ces visages et paysages contemplés.
Beauté, mais aussi malheur et solitude, comme celle de Louis Brès. Pourtant, Monique l’accompagne, le visite, l’aide. Mais cela ne suffira pas. À 85 ans, il a perdu un oeil, vendu son cheptel, et l’on pressent, à l’hôpital qui l’accueille pour un simple refroidissement, qu’on ne le reverra pas. Le film s’achèvera sur des obsèques, étonnantes: selon cette tradition protestante, il sera enseveli dans sa terre, auprès des siens et de sa maison. Une génération est donc sur le départ. Une autre, timidement, la remplace. Un enfant est né. Dieu seul sait s’il restera sur cette terre.
Ainsi, la caméra de Raymond Depardon prend le temps de saisir l’automne et l’hiver de cette campagne, mais aussi les prémisses d’une nouvelle vie. Sourires et deuils cohabitent, comme dans les panoramiques de AFRIQUES: COMMENT ÇA VA AVEC LA DOULEUR? Dans cette première partie de PROFILS PAYSANS – deux autres sont à venir —, le cinéaste installe ses protagonistes, noue une intrigue, saisit un drame, mais surtout il impose un rythme, une respiration ample, et nous livre des vies en partage. C’est tout l’art du récit, qui ménage savamment ses temps forts et ses temps morts, le réalisateur sachant tirer du réel la fiction qui affleure. Ce faisant, Depardon brise l’accélération des informations qui agitent l’actualité et il nous permet de rencontrer des personnes, hospitalières ou réservées, mais toujours uniques.
Visions du Réel Nyon
Profils paysans: Le quotidien
En Lozère Ardèche et Haute-Loire, nous retrouvons plusieurs familles du monde rural. Le cinéaste est maintenant mieux accepté. Des Jeunes s'installent dans ces région de moyenne montagne, dans le même temps de nombreuses exploitations se transforment en résidences secondaires. Les problème de transmission du patrimoine agissent sur la vie de tous les jours.
Les années déclic
Les Années déclic trouvent, à partir d'un dispositif original qui juxtapose la voix, le visage de Raymond Depardon et ses images une porte d'entrée vers l'autobiographie d'un fils de paysan.
Raymond Depardon
Depardon entreprend un long voyage cinématographique pour suivre l'évolution de la vie agricole en moyenne montagne.
Profils paysans: L'approche
PROFILS PAYSANS: L'APPROCHE. Un long travelling sur une route d’automne. Les frondaisons des arbres se teintent d’or et de pourpre. En voix off, Raymond Depardon explique: «Nous avons rendez-vous dans des petites exploitations agricoles sans histoires. Paysans – retraités, célibataires ou couples modestes –, ils sont trop souvent oubliés. Ce film est consacré à l’approche, notre approche, de ces fermes et de ces habitants. Nous allons revenir sur plusieurs années, pour suivre l’évolution de ces exploitations de moyenne montagne. Ils continuent pour la plupart à travailler et à vivre dans leur propre ferme, souvent jusqu’à la fin de leur vie. De jeunes agriculteurs diplômés recherchent des fermes à exploiter, ils sont peu nombreux, ils veulent vivre dans ces montagnes.»
Tout est dit. Du moins, l’intention première. Cependant, tout reste à voir. Dans un premier temps, la caméra s’installe, captant, tel un rituel silencieux, le petit-déjeuner de Louis Brès, de Raymond et Marcel Privat, d’Alain et Monique Rouvière, agriculteurs de la Lozère, puis de Paul Argaud, petit exploitant de la Haute-Loire. Car il s’agit de demeurer avec, de prendre le temps. Luxe infini et rare qui permet de mieux saisir la mesure d’une vie, de son aurore à son crépuscule. Temps qui permet de s’apprivoiser, mutuellement. Aussi bien pour le cinéaste et ses personnages, que pour le spectateur et ce monde finalement méconnu. Les bilans, les chiffres, c’est pour plus tard.
Bien sûr, la situation sociale, les échanges économiques sont là, mais appréhendés autrement. Que ce soit l’art de négocier un veau, comme dans cette scène où s’opposent avec ardeur vendeur et acheteur. Si elle rappelle le dispositif de DELITS FLAGRANTS (caméra sur pied et filmage sans coupe), elle tient de Pagnol par son comique, avec joute verbale et gestuelle incontournable, même si elle n’élude pas les rapports de force — ici guère favorables à l’exploitant. Ou qu’il s’agisse de la transmission d’une exploitation à de jeunes fermiers qui repeuplent, bon an, mal an, des fermes et des étables qui se vident. Et l’on pressent aussi la misère qui guette, qui étreint telle ou telle famille. Enfin, la mort qui rôde. Mais ici, tout est dans l’approche offerte, le temps que s’est donné le cinéaste; dans ces silences conquis, ces visages et paysages contemplés.
Beauté, mais aussi malheur et solitude, comme celle de Louis Brès. Pourtant, Monique l’accompagne, le visite, l’aide. Mais cela ne suffira pas. À 85 ans, il a perdu un oeil, vendu son cheptel, et l’on pressent, à l’hôpital qui l’accueille pour un simple refroidissement, qu’on ne le reverra pas. Le film s’achèvera sur des obsèques, étonnantes: selon cette tradition protestante, il sera enseveli dans sa terre, auprès des siens et de sa maison. Une génération est donc sur le départ. Une autre, timidement, la remplace. Un enfant est né. Dieu seul sait s’il restera sur cette terre.
Ainsi, la caméra de Raymond Depardon prend le temps de saisir l’automne et l’hiver de cette campagne, mais aussi les prémisses d’une nouvelle vie. Sourires et deuils cohabitent, comme dans les panoramiques de AFRIQUES: COMMENT ÇA VA AVEC LA DOULEUR? Dans cette première partie de PROFILS PAYSANS – deux autres sont à venir —, le cinéaste installe ses protagonistes, noue une intrigue, saisit un drame, mais surtout il impose un rythme, une respiration ample, et nous livre des vies en partage. C’est tout l’art du récit, qui ménage savamment ses temps forts et ses temps morts, le réalisateur sachant tirer du réel la fiction qui affleure. Ce faisant, Depardon brise l’accélération des informations qui agitent l’actualité et il nous permet de rencontrer des personnes, hospitalières ou réservées, mais toujours uniques.
Visions du Réel Nyon
Profils paysans: Le quotidien
En Lozère Ardèche et Haute-Loire, nous retrouvons plusieurs familles du monde rural. Le cinéaste est maintenant mieux accepté. Des Jeunes s'installent dans ces région de moyenne montagne, dans le même temps de nombreuses exploitations se transforment en résidences secondaires. Les problème de transmission du patrimoine agissent sur la vie de tous les jours.
Les années déclic
Les Années déclic trouvent, à partir d'un dispositif original qui juxtapose la voix, le visage de Raymond Depardon et ses images une porte d'entrée vers l'autobiographie d'un fils de paysan.
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